ROLAND SABATIER lettrisme

 
 

ROLAND SABATIER

INACHEVES, A-PEU-PRES ET REFUS, AVEC PORTRAIT DE DAME (1981)


Film ciselant, hypergraphique, infinitésimal et supertemporel constructif et destructif. Sans pellicule, objets divers, son dans la salle. Durée variable.

Installation composée de 10 acryliques sur carton (85 x 122 cm); douze photographies encadrées extraites de films célèbres,; une photographie "Portrait de dame" (40,5 x 31 cm); un petit appareil de projection en matière plastique; un texte encadré (40,5 x 31 cm); un magnétophone avec K7 audio enregistrée par l'auteur.

Archives: ARC 81-1


Dans un lieu déterminé, ce film se présente en pleine lumière, sous la forme de l'exposition d'un certain nombre d'éléments en rapport avec le cinéma que les cinéphiles découvriront en même temps.

Ainsi, sur le sol, à proximité d'un petit appareil de projection en matière plastique, sera placé un magnétophone qui diffusera en permanence un exposé en rapport avec la technique du cinéma et particulièrement avec le maniement et les performances d'une caméra.

Ces éléments sonores et visuels seront complétés par l'accrochage sur les murs immédiats d'un portrait d'une jeune femme et de plusieurs photographies extraites de films célèbres de l'histoire de l'art filmique; de même, mais disposés en des emplacements différents, figureront des pseudo-écrans représentés par des tableaux noirs, sur lesquels, outre une hypergraphie, apparaîtront les mentions suivantes : « Film (anti-) hypergraphique », « a-film », « film existant ailleurs », « film (anti-) supertemporel », « film absent », « film (anti-)ciselant », « film non encore existant », etc.


Le texte qui suit, placé à l'entrée de l'exposition, attirera l'attention des spectateurs sur la signification de cette réalisation :

1 — Dans sa volonté d'être, le cinéma finit par ne plus être qu'une moquerie grossière du cinéma. Il se fait à présent, comme dans un musée, du simple déballage des éléments qui, autrefois, servaient à faire le cinéma.

2 — Au lieu de résulter d'un tournage, le film s'en retourne à l'exposé statique, pétrifié, de l'inventaire formel et para-formel qui précède tout cinéma.

3 — Dans le but de se jouer du cinéma l'auteur, en même temps, redevient l'enfant qui joue au cinéma, et devient l'ancien cinéaste qui regarde nostalgiquement son passé.

4 — Mais le cinéma.qui meurt pour avoir trop été ne souhaite pas entrainer les spectateurs dans son néant d'avant le cinéma.

En ce sens, ce film ne se moque pas de ceux-ci dont il attend, pour le voir comme film, la connaissance entière de l'histoire du cinéma. Dès lors, que les spectateurs jouent aux spectateurs et investissent ici, au gré de leur savoir cinématographique, les émotions, les souvenirs, les plaisirs ou les déceptions qu'ils auront éprouvés ailleurs.




Expositions:

Galerie Artcade , Nice (17 septembre-20 octobre 1992)

Après la fin de l’art, Musée d’art moderne de Saint-Etienne (21 novembre 2003 au 29 février 2004)

Version vidéo projetée dans le cadre de «Soundbox,akustische kunst», au Goethe Institut de munich, le 24 février 1999


Bibliographie:

Fiche technique du film publiée un «Oeuvres de cinéma (1963-1983)» de Roland Sabatier, Ed. Psi, 1984 (p.100).

Après la fin de l’art: avant-garde du dépassement de l’art, Ed. Paris Musées et autres, Paris, 2004

Egeni Bonet et Eduard Escoffet, Proximanmente en esta pantalla: el ciné letrista, entre la discrepancia y la sublevacion, Ed. MACBA, Barcelone, 2005 (p.319)

Roland Sabatier, par jeannine Verset, Arthèmes, automne, 1992.

Le retour du lettrisme, par Frédéric Altmann, in Nice Matin, 4 octobre 1992.

L’Anti-cinéma lettriste (1952-2009), Editions ZeroGravita, Serdevlo (Italie, 2009).

Frédérique Devaux, Le cinéma lettriste (1951-1991), Ed Paris expérimental, Paris 1991.





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Installation en 2003 au Musé d'Art moderne de Saint-Etienne dans le cadre de l'exposition Après la fin de l'art.