ROLAND SABATIER lettrisme

 
 

Roland Sabatier

LES ELECTROGRAPHIES

(1963)


Spectacle) Electrographie. 1963. Extrait d'un ensemble de neuf parties associées.

Lavis et fusain sur papier, 150 x 195 cm (Col. Privée Paris).

Installation en 2010 à la Villa Tamaris Centre d'Art dans le cadre de Lettrisme: vue d'ensemble sur quelques dépassements précis


« Electrographie » est le titre général d’une suite de pièces qui se présentent comme des partitions destinées à la réalisation scénique de spectacles uniquement composés d’effets de lumière. L’idée m’en est venue à la fin de l’année 1963 lorsque j’ai découvert le lettrisme et, particulièrement, la théorie du Théâtre d’Isidore Isou et de son annonce de la possibilité de concevoir, à l’image de la musique ou de la danse, un art de la lumière indépendant. Auparavant, encore étudiant à l’Ecole Nationale du Théâtre de Paris où je suivais les cours de décoration théâtrale et de régie, j’avais appris à noter avec la plus grande des précisions les emplacements et les différents effets des éclairages de la scène, et c’est en mettant à profit ces connaissances que j’ai réalisé sans doute les tout premiers projets de spectacles réduits aux seuls effets lumineux.


" Dans un premier temps, afin de privilégier la cohérence de futures interprétations en public, ces partitions précisaient avec exactitude la nature des projecteurs, la puissance des lampes et la direction de leur faisceau, en veillant à préserver à l’harmonie de leurs enchaînements. Mais, très rapidement, j’ai pris conscience de la possibilité de pouvoir en hermétiser l’organisation pour constituer, dans le rejet des fondements thématiques, des ensembles nonchalants, méprisants de toutes recherches de beauté.


" C’est dans ce sens premier, que ces électrographies, constructives ou destructives, doivent être considérées comme les notations, les guides, destinés à mettre en œuvre des réalisations scéniques en rapport avec un nouvel art de la scène.

"

Mais, en même temps, du fait qu’elles proposent l’organisation visuelle d’un certain nombre de « lettres » et de « signes », elles doivent être envisagées, en elles-mêmes, comme des œuvres hypergraphiques et répertoriées, avec ses caractéristiques propres, dans le cadre de l’histoire évolutive de cet art.


" Plusieurs œuvres typiques de cette double signification, adaptées aux rythmes de la prose ou de la versification fixe, sont parues, en janvier 1965, dans la revue Psi, n°2, sous le titre de « Cinq électrographies ampliques et ciselantes ». Le texte qui les explique, présenté sous la forme d’un entretien et suivi d’une sélection de reproductions d’un nombre plus large, a été publié en 1990 par les Publications Psi, dans «  Réponses à Gérard Rambert au sujet de l’électrographie, suivies de Choix d’œuvres ».

(R.S.)


BIBLIOGRAPHIE:

* Cinq électrographies ampliques et ciselantes, in revue psi, n°2, 1965.

* Réponses à Gérard Rambert au sujet de l'"Electrographie", suivies de Choix d'Oeuvres, Paris, 1990.





(retour sommaire)

(Spectacle) Electrographie, 1963. Extrait.